Vit et travaille à Vallauris (06)

C'est dans son atelier de Vallauris que Margaret Michel concocte ses œuvres mi-sculptures mi-installations dont elle ajuste avec précision les mouvements d'horlogerie.
Implantée depuis quelques années dans la région, Margaret Michel a derrière elle un parcours impressionnant, reconnu d'ailleurs par le MAMAC (Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain) de Nice qui vient de lui acheter des œuvres.
A 20 ans, elle quitte les Etats-Unis, un diplôme d'art à l'Université George Mason, Virginie, en poche. Au cours d'un voyage d'études en Europe elle s'inscrit à l'Université de Nice où elle apprend la langue française. De là elle se rend en Allemagne où elle travaille chez un éditeur de livres d'art. De 1981 à 1983, la voilà à Paris où elle étudie l'histoire de l'art Asiatique à l'Ecole du Louvre ainsi que la sculpture à l'American Center.
De retour au pays natal, à San Francisco en Californie, elle travaille comme assistante dans une fonderie d'art pendant quatre ans où elle entreprend de créer et d'exposer ses propres sculptures. Sa carrière artistique connaît un tournant décisif après un voyage en Arizona où elle assiste James Turrell sur une installation. La lumière prend alors, pour elle, toute sa signification comme matière. Cela l'amène à produire une série de pièces illuminées en fibre de verre translucide tout en continuant son travail sur des sculptures de bronze et d'acier.
Depuis 1995, elle réalise des pièces cinétiques inspirées des recherches de Tinguely et de Rebecca Horn.
L'influence de la Silicon Valley où elle a séjourné près d'une quinzaine d'années avant de s'installer en France l'amène à utiliser des objets de récupération de l'industrie électronique qui se retrouvent dans ses œuvres aux côtés d'éléments de la vie de tous les jours : parapluie, bas de femme ou rideau…Ces éléments sont souvent démontés puis remis en service à l'aide de mécanismes.
"Les mouvements simples sont pour moi synonymes d'une pensée rationnelle", analyse Margaret Michel "C'est dans la répétition qu'ils deviennent obsessionnels voire intuitifs comme ma "Frankenchaise" qui marche toute seule. Et dans la futilité de ces mouvements ils peuvent devenir irrationnels. Parfois aussi les caractéristiques du mouvement servent à exprimer une finalité ou un but."
Dans mes œuvres illuminées", poursuit-t-elle, "les surfaces transparentes servent à révéler la structure intérieure d'une forme et à exposer en vignette des dessins laminés dans la masse."
Rien de gratuit dans le travail de Margaret Michel. Les idées sont là, subtilement immergées dans chacune de ses pièces et posent des questions essentielles : l'ignorance des conséquences de nos actes, les forces régénérantes de la nature, la marche implacable du temps, ou encore la disparition graduelle de la diversité du monde qui nous entoure…