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"Qu'est-ce qui se trame?"
Alocco/Losson

A l'initiative de l'Art Tisse, le Collège de Valbonne présente du 22 novembre au 17 décembre 2004 le travail d'un artiste de grande notoriété, Marcel Alocco, et d'une jeune plasticienne niçoise, Sophie Losson, sous le titre "Qu'est-ce qui se trame?".
En contrepoint de cette exposition Marcel Alocco donnera une conférence au Collège au sujet de son travail le vendredi 10 décembre à 17h30. L'entrée est libre. Un vernissage-coktail suivra à 18h30.
Collège de Valbonne, Chemin de Darbousson (quartier de l'Ile Verte) Tél : 04 92 91 51 30
Voir l'Expo


Né en 1937, Marcel Alocco participe activement à l'Ecole de Nice : d'abord avec Fluxus, puis de 1966 à 1970 dans la création de l'esthétique Support-Surface.
Dans l'esprit Fluxus il produit des œuvres employant des matériaux divers, puis en 1967/68 travaille sur des draps de lit la transformation des formes confrontées aux conditions d'application, tout en expérimentant avec "L'idéogrammaire" le rapport textes-formes dans la peinture.
A partir de 1973, il élabore ses Fragments de La Peinture en Patchwork : le tissu est peint, puis déchiré, remonté par couture ou tricotage, traitant en un même processus les couleurs, figures et supports liés donnant ainsi pleinement sa spécificité au travail plastique.

 

Le détissage de la toile peinte intervient, à partir de 1980, comme moyen de transformation de l'image par le déplacement de fragments de support-couleur.
Le détissage est, avec la déchirure, une des deux grandes modalités de déstructuration de la toile chez Marcel Alocco. C'est la plus radicale des déconstructions, les fils de chaîne étant séparés de la trame.
L'exploration des origines (et des techniques archaïques) conduisent ensuite Marcel Alocco à s'intéresser (selon une hypothèse de S. Freud) à l'invention du tissage à partir des cheveux de femmes.
De février 1995 à fin 1999, il interroge la peinture avec le support-couleur cheveu, développant de fines miniatures de tissages élémentaires.




Sophie Losson, artiste niçoise issue de la Villa Arson, construit depuis plus de dix ans une pratique artistique étroitement liée à un langage qui ne se raconterait que par l'accumulation d'éléments formels.
Son travail est le résultat d'une organisation rythmique.
Cette façon quasi obssessionnelle de répéter, compter, enchaîner jusqu'à l'épuisement du sens lui permet d'aller au fond du geste pour tenter de le comprendre dans ce qu'il a de plus essentiel.
L'artiste utilise des matériaux différents pour chacune de ses installations : tissu, terre, pâte à modeler, pâte à durcir, mousse...
Ce qui l'intéresse avant tout c'est la confrontation étrange de ces matières où s'exprime sa sensibilité par des gestes simples reconnaissables pour tous : nouer, enfiler, tisser, coudre, filer, enchaîner, entortiller...
Par ses dessins, elle cherche et trouve les moyens qui prennent formes. Ils sont le laboratoire d'une pensée qui se veut plastique. Ce qui compte est dit en quelques secondes mais c'est le travail et la pensée qui le précède qui permettent la réalisation d'un dessin maîtrisé aussi juste que pertinent.
Ses formats supports sont très souvent de petites tailles. Elle dessine la plupart du temps dans des carnets, "carnets de bord", "carnets de voyage", carnets intimes où chaque page remplie la conduit à une autre et ce, jusqu'à l'essoufflement des formes dessinées.

L'Art Tisse - Artothèque - 14, rue de la Fontaine (ancienne Mairie) 06560 Valbonne - Tél : 04 93 42 04 56 ou 06 82 09 88 21