Avec ses personnages aux yeux ronds, à la fois pétris d’enfance et réfugiés dans leur monde intérieur, Catherine Hallier, plasticienne résidant dans le Puy de Dôme, poursuit une démarche artistique personnelle inspirée notamment du mouvement Cobra, mouvement artistique d’après-guerre qui exalta les arts primitifs et populaires, l’art brut et les dessins d’enfants.
Enfant de la balle (sa famille est dans le milieu du spectacle depuis deux générations), Catherine Hallier a privilégié pour sa part la peinture, passant par l’art thérapie et une recherche sur la production du geste graphique chez la personne polyhandicapée. Au fil de son parcours elle s’est nourrie également d’un séjour en Guyane où la forêt amazonienne a résonné en elle « comme un souvenir qui se réveille ».
Sa toute dernière création, déjà en gestation lorsque nous l’avons rencontrée au Grand Marché d’Art Contemporain de Valbonne en août dernier, est aujourd’hui achevée : il s’agit d’une vingtaine de grandes toiles, œuvres originales des illustrations d’un livre en forme de carnet de voyage (édité pour l’occasion), autour de la thématique de la trace.

Pour présenter cet ensemble à la Salle Saint-Esprit de Valbonne, Catherine Hallier s’est choisi un partenaire de qualité : Sylvain Croisy, sculpteur résidant en Haute-Garonne.
Les œuvres de ce dernier portent des titres évocateurs : « La Trame », « la Trace », « l’Ecriture »...
L’artiste qui ne craint pas le gigantisme – certaines de ses pièces atteignent plus de 3m de haut – est aussi un orfèvre en la matière dont le travail s’apparente à de véritables pages d’écriture dont la légèreté au regard de la rigidité du matériau employé relève du tour de force.
« Ce travail sur la trame en fer forgé et écrasé, technique que je construis depuis 4 ans » explique-t-il « exprime une double vision dans ma création : une vision macroscopique de la matière et une vision abstraite de l’écriture et de ses traces ».

Tous deux vont en quelque sorte nous raconter une histoire : une histoire que nous pourrons écouter et surtout regarder, les yeux ronds…