Tous les jours, Arnaud Prinstet se regarde dans un miroir et, abordant son image comme quelque chose de neutre, il s’interroge sur cet amalgame de couleurs face à lui et tente de le représenter. Une image de lui, différente, apparaît tous les jours, comme quelque chose qui ne cesse de lui échapper. Ce décalage entre l’image imaginée de lui-même et celle que lui renvoie le miroir, est le moteur qui le fait continuer à créer.

Alexandra Allard, plasticienne qui vit et travaille à Nice, propose une série de petits formats noir et blancs où ce n’est pas le visage de ses modèles (ici un groupe de lycéens d’après leur photo de classe) qui se donne à voir mais sa face cachée. Elle rend palpable l’âme de ses sujets, donne à voir leurs failles, saisit la dé-figure plutôt que la figure…

Les personnages de Florence Metge, artiste résidant à Paris, semblent naître d’une décomposition première : à travers une peinture « épique » aux couleurs violentes, ils arborent une nudité robustement torturée, marquée par les accidents de la vie. Mais l’artiste part du sombre vers le clair, comme pour exorciser la part du diable qui règne en ces visages et leur conférer une force magique par son simple regard…

Pour Louis Dollé, plasticien niçois et dessinateur émérite, le portrait se décline à l’aide d’un poème de Prévert (Louis I, Louis II etc jusqu’à Louis XVII…) prétexte à une variation sur lui-même et son regard sans concession.

Enfin Olivier et Myriam, deux artistes dans la veine du Pop Art établis à Nice depuis quelques années, relèvent le défi du portrait par un jeu de combinaisons impossibles dans lequel ils excellent. Ils peignent sur des cubes ou des panneaux de bois des portraits d’hommes et de femmes célèbres ou à la commande des visages anonymes. Réunis par groupes de quatre à douze les cubes permettent selon l’humeur de créer plusieurs versions d’une même image, qui, quelque soit la combinaison garde une construction où les lignes correspondent toujours…