Florence Giuliani, plasticienne résidant à Nice et Jacqueline Paschetta, écrivain originaire de Nice et auteur de deux recueils de poèmes*, invitent le public pour cette exposition de printemps à la Salle Saint-Esprit à partir à la rencontre de cultures différentes dans tous les sens du terme.
Ainsi, au travers de véritables plantations dont la croissance se poursuivra pendant la durée de l’exposition, les deux artistes proposent une déambulation qui évoque la traversée de territoires dont le départ se situe dans la mémoire d’un long séjour en Nouvelle Calédonie.
C’est la figure de l’igname (yam pour les terres du Pacifique anglophone ) qui est l’inspiratrice du parcours proposé.
« Les principes nourriciers de l’igname et son très large symbolisme sont apparentés à la parole pleine de sens, qui prend racine dans un temps long, lent, qui laisse mûrir les êtres » expliquent les artistes. « Le champ d’igname est de l’intime, il occupe peu d’espace. Cet espace dans lequel nous cheminons tous, voyageurs plus ou moins volontaires, est une expérience très incarnée et pourtant, aussi, toujours mythique. La plante devient révélatrice de l’humain, l’humain relié à son environnement, l’environnement à lire comme une carte intérieure ».
Le blé, qu’il rencontre sur la terre d’ici, plus aérien, se répand dans la largeur, il est visible de loin et par tous. Ses racines sont courtes mais il est multiplié à l’infini. Sa parole est plus brève mais elle se répand loin et vite.
Le blé et l’igname plantés ensemble, conduisent à l’évocation évolutive de formes inspirées d’objets rituels et/ou quotidiens du Pacifique et à la notion de géographie intérieure.
Encres et dessins de Florence Giuliani et poèmes de Jacqueline Paschetta ponctueront cette exposition qui se propose comme « une chance d’accéder à un nouvel espace de conjugaison des éléments, pour que nous nous y implantions, tous et chacun, et qu’entre ces terres-ci et ces terres-là, toutes nos humanités aient leur place et leur itinérance possibles. »